Madame, Monsieur, Ayant pris connaissance des principales dispositions du nouveau projet de loi sur l'immigration, je me permets de vous adresser cet email pour attirer votre attention sur la situation des enfants étrangers arrêtés, enfermés et expulsés de France. En effet, le nombre annuel d'enfants placés dans des centres de rétention, comme "accompagnateurs" de leurs parents, a presque doublé en six ans, passant de 165 en 2004 à 318 en 2009. Pourtant, en France, un mineur étranger ne peut pas être reconduit à la frontière, et il ne peut donc pas être privé de liberté dans un centre de rétention. Or le projet de loi sur l'immigration entérine et banalise cette situation. Sans compter que désormais un enfant pourra être privé de liberté dans un centre de rétention jusqu'à 45 jours! Comment accepter que des enfants, parce qu'étrangers, puissent être maltraités? La France se doit de considérer la protection des enfants comme une priorité, je vous demande de refuser la banalisation de l'enfermement des enfants en centre de rétention. Plus généralement, je vous demande de vous engager à défendre l'accès aux droits des personnes visées par le projet de loi et de prendre un instant, avant de passer au vote, pour penser aux conséquences de ce projet de loi pour les personnes malades, les couples mixtes, les familles, les personnes travaillant et s'étant construit une vie en France, ainsi que toute personne dont la vie pourra être brisée par ce texte... Veuillez trouver ci-joint "Des enfants enfermés", témoignage d'une intervenante de La Cimade extrait de Chroniques de rétention. Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l'assurance de ma considération distinguée.