Rroms en France, avril 2013

 

Ce n'est pas un sordide bidonville que lapréfecture de l'Essonne s'apprête à raser, en bordure de la RN7, à la sortie de Ris-Orangis, pas un de ces campements d'infortune, sans eau ni électricité.

Mais un ensemble de cabanes plutôt proprettes, occupées, depuis juillet, par une quarantaine de familles originaires de Transylvanie.

 

Motif habituel invoqué par les maires pour l'envoi de» pelleteuses : le «péril imminent», pour cause d'insalubrité.

Dans ce cas précis, les installations électriques seraient défectueuses.

Faux, elles ont été refaites et des extincteurs sont accrochés un peu partout dans les ruelles.

Il faut dire que, depuis octobre, le Pérou (Pôle d'exploration de ressources urbaines) a pris les choses en main.

 

Ce collectif- une cinquantaine d'architectes et d'étudiants menés par un ancien des Enfants de Don Quichotte, enseignant à Science-Po et aux Arts déco - s'est mis en tête de stabiliser l’«habitat temporaire».

Enlèvement de 400 sacs de 100 litres de détritus, évacuation à coups de pelle et de fourche, épandage de copeaux de bois contre la gadoue, dératisation et installation d'une demi-douzaine de toilettes sèches.

De l'inédit, pour les Roms.

Deux fois par semaine, ils font même bon accueil au CRS, le Collectif de Rissois solidaires, qui assure le ramassage des ordures,

 

Et, surtout, comme dans tous les villages, il y a une place Avec son plancher, ses bancs et on bâtiment en dur au centre, sorte d'arche de 35 m². C’est l’«Ambassade du Pérou», un lieu créé pour faire le pont avec le monde extérieur. Et ça marche. Les associations y font de l'alphabétisation ou de la formation.

 

Les riverains sont les bienvenus. Le 22 décembre dernier, les gamins scolarisés ont pu y accueillir leurs copains et leurs parents.

Ces habitants veulent bosser, entrer dans la vie sociale explique Sébastien Thiery, qui a mis en place le projet.

 

L'association demande juste que ce camp soit maintenu jusqu'en 2014, qui verra la fin du statut transitoire empêchant les Roumains de travailler en France.

Et que les pouvoirs publics, dans leur grande bonté, acceptent d'attendre l’êté pour permettre aux enfants de finir l'année scolaire,

 

Ils faisaient la chasse aux oeufs de Pâques lorsque l'arrêté d'expulsion a été affiché dans le camp. C’était te lundi 1" avril. Mauvaise blague.

 

J.C

Canard enchaîné, 3 avril 2013

 

 

Mercredi 3 Avril

Les Roms (de tous âges, même enfants scolarisés
et des handicapés) ont été expulsés de ce même bidonville.

Ils ont été dispersés et leurs maigres biens détruits.
Ils n'ont pas de solution de relogement pérenne.

Quelques militants (Notamment de l'Association en Essonne aux Familles Roms et Roumaines - Réseau MIGREROP) et citoyens s'efforcent de leur venir
en aide, étroitement surveillés par les forces de l'ordre.

 

 

 

CIMADE

numéro d’avril de Causes Communes.