Moulin-Galant, l’un des plus grands bidonville d’Île-de-France.

Roms: Moulin-Galant expulsé

Carine FOUTEAU – site MEDIAPART – 28-03-2013

 

voir l'article dans son intégralité :

http://www.mediapart.fr/journal/france/280313/roms-le-bidonville-de-moulin-galant-expulse

 

La menace était dans l’air depuis plusieurs jours.

Elle est devenue une réalité jeudi 28 mars aux aurores.habitants du de

 

Situé à cheval sur trois communes d’Essonne, Ormoy, Villabé et Corbeil-Essonnes, ce campement, où vivaient ces dernières semaines entre 300 et 400 personnes, pour la plupart Roms, dont une cinquantaine d'enfants, a été encerclé par les forces de l’ordre, puis expulsé, à la suite d’un arrêté municipal signé par la maire socialiste de Villabé, Irène Maggini.

 

Selon des militants présents sur place, une vingtaine de familles avaient passé la nuit dans leurs habitations de fortune et ont été contraintes de quitter les lieux.

 

Dans un communiqué, Francis Chouat, le président de la communauté d’agglomération Évry-Centre-Essonne, proche de Manuel Valls, se félicite de l'«efficacité des services de la Préfecture et de la Police» et salue la«détermination» du ministre de l'intérieur.

 

Dès la veille, l’accès avait été momentanément bouclé.

 

Après l’intervention des policiers, les résidents se sont regroupés sur la route qui longe le terrain occupé sans autorisation depuis cinq ans.

 

Des représentants des services sociaux leur ont proposé quelques nuits à l’abri dans des hôtels dispersés dans toute la région, notamment à Aubervilliers et à Villepinte en Seine-Saint-Denis, ainsi qu’à Fleury-Mérogis en Essonne.

«Des petits bouts de papiers leur ont été distribués sur lesquels étaient inscrits les noms d’hôtels», indique Colette Olczyk, membre de l’Association de solidarité en Essonne aux familles roumaines, Roms (ASEFRR).«Ceux que j’ai pu voir proposaient trois nuits, puis renvoyaient vers l’hébergement d’urgence via le 115», précise-t-elle.

 

Selon son récit, la situation s’est tendue lorsque les familles se sont rendu compte que leurs espoirs de relogement à proximité étaient déçus.

«ls ont vu que les hôtels étaient loin, très loin et que la promesse de continuité de scolarisation ne serait pas tenue», indique-t-elle.«Les pères ont commencé à se fâcher, les enfants à pleurer, ils se sont mis en colère et ont tenté de re-rentrer chez eux, mais ils n’ont pas pu», poursuit-elle.

 

La veille, des militants étaient ressortis d’une réunion en préfecture avec l’assurance que les familles avec des enfants scolarisés se verraient proposer des solutions dans les alentours.

 

En fin de matinée, tous les résidents ont été éloignés et les pelleteuses se sont mises en action.

 

«Comme d’habitude, cette expulsion ne fait que déplacer le problème.

Les jours derniers, les policiers les ont harcelés pour leur dire de partir, ce qui fait que beaucoup ont quitté les lieux avant l’expulsion pour aller installer leur caravane ailleurs», constate Colette Olczyk, épuisée par plusieurs jours sur le qui-vive.

 

Les militants n'ont eu connaissance que récemment de cet arrêté municipal, qui n’a pu être pris qu'en concertation avec le conseil général (PS) de l’Essonne, celui-ci étant le propriétaire de la partie du terrain situé sur la commune de Villabé.

 

Par ailleurs, un jugement d’expulsion courait pour la parcelle localisée à Ormoy.

Quelques jours auparavant, en vue de l’évacuation, environ 160 personnes de ce campement ont occupé brièvement le bâtiment vide de l’ancien hôpital de Corbeil-Essonnes.

Des femmes et des enfants principalement s’y étaient réfugiés pour éviter de subir l’expulsion de plein fouet.

Mais la police a rapidement fermé les entrées empêchant les allées et venues. Tout le monde est sorti progressivement pour retourner à... Moulin-Galant.

 

Cette fois-ci, le sol devait être retourné, pour empêcher quiconque d'y revenir.