CALAIS - La réalité est têtue

 

En 1999, ouverture du camp de Sangatte, petite commune proche de Calais pour gérer la vie au jour, le jour, des candidats au passage clandestin et dangereux vers la Grande Bretagne.

Il s'agit d'un énorme hangar, géré par la Croix Rouge qui sera utilisé par 70000 personnes, en 3 ans.

 

En 2002, le Ministre de l'intérieur, Nicolas SARKOZY décide de fermer Sangatte, alors que ce centre répond à des besoins de base pour 1600 personnes qui se retrouvent à la rue.

Les Associations caritatives, solidaires, médicales, les soutiennent et répondent aux besoins nourriture, hygiène, couchage, soins médicaux… l'errance et l'insécurité reprennent, entre campement dans les dunes et squats dans les entrepôts du port.

Un des grands classiques consiste pour la police à faire des rafles, au moment des distributions de repas, ou pour les services de la ville, c'est de détruire les installations de douches précaires.

 

En 2009, le gouvernement de Sarkozy, secondé par Eric BESSON, toujours en recherche d'actions symboliques dont la violence s'exerce sur les plus faibles, fait détruire au bulldozer une ''jungle'' grand camp dans les dunes, sans rien proposer en remplacement.

Pourtant les effectifs de migrants ne diminuent guère, ils augmentent même en fonction des troubles et des violences en Afrique, et au Moyen Orient. Des petits camps ou squats se recréent, souvent par nationalités.

 

A l'été 2014, le gouvernement socialiste Hollande/Valls font procéder à la destruction, dans une grande violence, pas seulement symbolique, de ces différents camps, la justification officielle étant ''des causes sanitaires.'' Comme à chaque fois, les Migrants ne peuvent qu'errer dans la ville…

 

Au printemps 2015, sous la pression de la Maire de Calais, qui n'est pas une tendre, le ministre de l'Intérieur qui se rend fréquemment à Calais, pour peu de résultats, consent à la création d'un terrain où les Migrants pourraient camper sans être pourchassés par la police, ce qui n'est pas le cas pour ceux qui tentent de trouver un abri en ville.

Le terrain pour ce ''bidonville d’État'' est une ancienne décharge, dans une zone venteuse et insalubre, à plusieurs kilomètre du 1er supermarché, pas vraiment adaptée pour quelqu'un qui est blessé et ne peut marcher, et sur le trajet (camp-Calais-camp) de laquelle les Migrants ne sont pas en sécurité, plusieurs y ont été attaqués, l'Allemagne n'ayant pas l'exclusivité des Néo-Nazis. Il y a peu d'arrivées d'eau et pas assez de sanitaires pour les 2000 à 3000 personnes qui y vivent. C'est pourquoi des campements subsistent en ville.

 

En septembre 2015, les derniers migrants sont expulsés de 5 campements de la ville (dont 3 sans jugement, sans prévenir) Mieux ! Une partie du campement officiel est détruite au bulldozer par la Police, alors qu'il y a 6 mois, c'est elle qui y poussait les Réfugiés ! Qui dit expulsion d'une zone, dit violence, souvent gratuite, dit destruction des tentes, des cabanes, des duvets, des effets personnels.

En fait, le gouvernement a le projet de créer un camp de containers en dur, pour abriter environ 1500 personnes, en attendant, on parle de tentes chauffées pour femmes, enfants et malades.

 

En octobre 2015, il y a environ 6000 personnes sur le bidonville d'état. Le Ministre de l'Intérieur met en place plusieurs stratégies pour ''désengorger'' Calais.

1) Il fait une intense pression pour que les réfugiés demandent l'asile en France, (ils ne sont pas très chauds, vu la façon dont on les maltraite, on les menace, on les manipule...) Quand ils acceptent, ils sont dispersés dans des centres d'hébergements -souvent des centres de vacances, bien isolés- pour reprendre haleine, mais pas pour suivre des cours de Français,

2) Ceux qui maintiennent leur projet d'aller en GB, sont ''punis'', ils sont raflés par les gendarmes et CRS (Les fonctionnaires seraient 1760 sur la zone) et transportés sans explications dans divers Centres de Rétention aux 4 coins de France, en car, en avion, à grand frais et en pure perte et car un emprisonnement en CRA doit servir à préparer une expulsion et les réfugiés de pays en guerre ne peuvent y être renvoyés, mais l’État se prépare par contre, à les renvoyer dans le 1er pays où ils sont arrivés en Europe en vertu d'accords européens antérieurs.

Tout est bon pour qu'avant les élections des régionales, pour réduire le problème ''Calais'' et que nos ministres aient l'air de faire quelque chose.

Il faut dire que l’État a été condamné par le T.A. de Lille, ainsi que la ville de Calais, à réaliser des'' travaux minima, sous 8 jours : points d'eau, WC, nettoyage du site, et viabilisation des voies pour les services d'urgence et de nettoyage… Le 23 novembre, l’État ayant fait appel, c'est le Conseil d’État, qui faisant les mêmes constats d'incurie et de maltraitance, confirmait le jugement et leur commandaient à nouveau ces travaux et ces prises en charges, notamment pour les enfants.

 


Depuis Sangatte, l’État n'ayant rien fait d'autre que de la répression, la situation s'est dégradée et quand il prend des décisions, ce n'est jamais dans l'intérêt de ces personnes en souffrance, ce n'est jamais expliqué auparavant, les gens sont pourchassés, déplacés, parqués sans qu'ils puissent s'organiser et encore moins faire valoir leurs droits.

On peut imaginer mieux comme accueil pour des réfugiés passés par tant d'épreuves, de souffrances et d'horreurs.

 

 

 

Compilation d'informations issues du blog Passeurs d'hospitalité.

  Photos de Mahaut LAVOINE.